AVISO


26/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


IV

Temple du Temps, qu'un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m'accoutume,
Tout entouré de mon regard marin;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l'altitude un dédain souverain.

Templo del Tiempo, que un  suspiro condensa,
Asciendo a ese instante puro y a él me acosumbro,
Mi mirarda marina lo abarca todo;
Y como si de mi ofrenda suprema a los dioses se tratase,
Mi brillo sereno siembra
allá la indiferencia suprema.

19/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


XVII

Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n'aura plus ces couleurs de mensonge
Qu'aux yeux de chair l'onde et l'or font ici?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse?
Allez! Tout fuit! Ma présence est poreuse,
La sainte impatience meurt aussi!

¿Y usted, gran alma, espera un sueño
Que no tenga nunca más el color de la mentira
que le muestran las ondas y el oro a los ojos?
¿Cantará usted cuando sea usted liviana?
¡Bah! ¡Todo es efímero! Mi presencia es porosa,
¡La bendita impaciencia también!

18/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


XIV
Tu n'as que moi pour contenir tes craintes!
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant...
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.

¡Sólo me tienes a mí para contener tus temores!
Mis arrepentimientos, mis dudas, mis tensiones
Son el defecto de tu gran diamante...
Pero en su noche de mármoles, tan pesada,
Un pueblo vaga hacia las raíces de los árboles
Lentamente se ha decantado por ti.

17/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


XI

Chienne splendide, écarte l'idolâtre!
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais  longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,
Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux!

¡Perra espléndida, aparta al idólatra!
Cuando solitaria ante la sonrisa del pastor,
Apaciento largo rato, carneros misteriosos,
El blanco rebaño de mis tranquilas tumbas,
¡Aléjalos de las cautelosas palomas,
De los sueños vanos, de los ángeles curiosos!

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


XXI

Zénon! Cruel Zénon! Zénon d'Élée!
M'as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas!
Le son m'enfante et la flèche me tue!
Ah! le soleil... Quelle ombre de tortue
Pour l'âme, Achille immobile à grands pas!

¡Zenón! ¡Cruel Zenón! ¡Zenón de Elea!
¡Me atravesaste con esta flecha alada
Que vibra y vuela sin volar!
¡Su sonido me da la vida y su flecha me mata!
¡Ah! Sol... ¡Sombra de tortuga
para el alma, Aquiles inmóvil avanza!

15/9/10



XX

Amour, peut-être, ou de moi-même haine?
Sa dent secrète est de moi si prochaine,
Que tous les noms lui peuvent convenir!
Qu'importe! Il voit, il veut, il songe, il touche!
Ma chair lui plaît et jusque sur ma couche,
À ce vivant je vis d'appartenir!

Amor... puede ser... ¿u odio hacia mí mismo?
¡Su diente secreto está tan cerca mío,
Que todos los nombres sirven!
¡Qué puede importar! ¡Él ve, quiere, sueña, toca!
¡Mi carne le gusta y hasta en mi lecho,
a ese vividor pertenecer aspiro!

14/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


IX

Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe mangeur de ces maigres grillages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Quel front l'attire à cette terre osseuse?
Une étincelle y pense à mes absents.

¿Sabes, falsa cautiva entre las brozas,
Golfo devorador de esas finas rejas
de mis ojos cerrados, secretos cegadores,
Qué cuerpo me arrastra a su pereza,
Qué frente le acerca a esta tierra de huesos?
Un destello piensa en mis ausentes.

12/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


XXII

Non, non!... Debout! Dans l'ère successive!
Brisez, mon corps, cette forme pensive!
Buvez, mon sein, la naissance du vent!
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme... Ô puissance salée!
Courons à l'onde en rejaillir vivant!

¡No, no!...¡De pie! ¡En el ciclo sucesivo!
Romped, mi cuerpo, esta forma pensativa!
Bebed, mis entrañas, el nacimiento del viento!
Una frialdad, del mar exhalada,
Me devuelve el alma...¡Oh,  potencia salada!
¡Busquemos en la ola su salpicar vivo!

11/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN



XVIII

Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse!
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide, et ce rire éternel!

¡Escuálida inmortalidad negra y dorada,
Consoladora terriblemente laureada,
Que hace de la muerte un seno maternal,
Bella mentira  y engaño piadoso!
¡Quién no conoce y quién no rechaza
Ese cráneo vacío y ese reír eterno!

10/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


VIII

Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d'un coeur, aux sources du poème,
Entre le vide et l'événement pur,
J'attends l'écho de ma grandeur interne,
Amère, sombre et sonore citerne,
Sonnant dans l'âme un creux toujours futur!

Sólo para mí, mío, en mí,
Junto a un corazón, en el origen del poema,
Entre el vacío y el acontecimiento puro,
Espero el eco de mi grandeza interna,
Amarga, oscura, depósito sonoro,
Que suene en el alma un espacio siempre futuro.

9/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN

                              

II

Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir.

¡Qué trabajo puro de finos relámpagos consume
tantos diamantes de intangible espuma,
Y qué paz parece concebirse!
Cuando sobre el abismo un sol descansa,
Obras puras de una causa eterna,
El Tiempo refulge y el Sueño es  saber.

8/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN



VI

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change!
Après tant d'orgueil, après tant d'étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m'abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir.

Bello y verdadero cielo, ¡mírame que cambio!
Después de tanto orgullo, después de tan rara
Ociosidad, tan poderosa sin embargo,
Me abandono a este brillante espacio,
Mi sombra, pasa sobre las moradas de los muertos,
me sujeta a su ligero caminar.

7/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


XIII

Les morts cachés sont bien dans cette terre
qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Midi là-haut, Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-même...
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement.

Los muertos escondidos están bien en esta tierra
que los calienta y seca su misterio.
Mediodía, Mediodía sin moviemiento
Se piensa y se pertenece a sí misma...
Cabeza completa y perfecta diadema,
Yo soy en ti el arcano cambio.

6/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN



X

Fermé, sacré, plein d'un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d'or, de pierre, et d'arbres sombres,
Où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux!

Cerrado, sagrado, lleno de un fuego sin materia,
Fragmento terrestre ofrendado a la luz,
Me gusta este lugar, de oro, piedra
y árboles sombríos, sometido por antorchas,
 Donde tanto mármol tiembla sobre tantas sombras;
¡El mar fiel duerme aquí, sobre mis tumbas!

2/9/10

MI TAROT SEGÚN PAUL VALÉRY - EL CEMENTERIO MARINO - LE CIMETIÈRE MARIN


XII

Ici venu, l'avenir est paresse.
L'insecte net gratte la sécheresse;
Tout est brûlé, défait, reçu dans l'air
À je ne sais quelle sévère essence...
La vie est vaste, étant ivre d'absence,
Et l'amertume est douce, et l'esprit clair.

Llegado aquí, el porvenir es pereza.
Un nítido insecto raspa la sequedad;
Todo, quemado y deshecho, el aire lo recibe
convertido en austera esencia...
La vida, ebria de ausencia, es vasta,
Y la amargura es dulce y el espíritu claro.